SNCF – L’offre de cashback de son partenaire douteux WEBLOYALTY remis en cause
Le site de la SNCF permettant d’effectuer des achats, SNCF CONNECT, intègre au parcours d’achat une offre nommée « Remises & Réductions », qui incite l’acheteur à souscrire à un service, facturé 18 euros par mois et opéré par la société tierce WEBLOYALTY, pour bénéficier de certaines remises.
Ce partenariat a été dénoncé par le député Philippe Latombe (1re circonscription de la Vendée).
Dans une lettre adressée à la DGCCRF et au PDG de la SNCF, le député « s’étonne et s’inquiète » du renouvellement du partenariat entre la SNCF et la société WEBLOYALTY, « pourtant arrêté en 2015 », en précisant que la méthode utilisée par les deux acteurs « pourrait s’apparenter à de l’hameçonnage », car « le client peu averti [pourrait avoir] du mal à repérer qu’il bascule du site marchand, sur lequel il s’est rendu en toute conscience et sans doute en toute confiance, vers celui de "Remises et Réductions" ».
« WEBLOYALTY a ainsi été condamnée à 800 000 euros d’amende en 2014, l’autorité italienne de la concurrence considérant que 62 % des internautes ayant versé de l’argent à l’entreprise auraient souscrit à l’abonnement sans même s’en rendre compte »
Le député affirme avoir « déjà interrogé le ministre des Transports à travers une question écrite déposée le 20 décembre [2022] », mais que sa question est « restée sans réponse ».
Le courrier intégral envoyé par le député au PDG de la SNCF :
« Monsieur le Président-directeur général,
Je m’étonne et m’inquiète du renouvellement du contrat, pourtant arrêté en 2015, de SNCF Connect & Tech avec la société de cashback Webloyalty, à travers l’offre commerciale baptisée « Remises et Réductions », qui promet un remboursement de 16,87 euros après l’achat d’un billet de train sur le site de SNCF Connect.
Dans un texte aux caractères bien plus compacts, il est ajouté que l’opération inclut la souscription à un service facturé 18 euros par mois, censé faire profiter de remises présentées comme avantageuses chez un certain nombre de partenaires. On est en droit de s’interroger sur ce qui pourrait s’apparenter à de l’hameçonnage, le client peu averti ayant du mal à repérer qu’il bascule du site marchand, sur lequel il s’est rendu en toute conscience et sans doute en toute confiance, vers celui de « Remises et Réductions ».
On peut aussi s’interroger, sur le bénéfice avéré du souscripteur d’une telle offre. En Italie, Webloyalty a ainsi été condamnée à 800 000 euros d’amende en 2014, l’autorité italienne de la concurrence considérant que 62 % des internautes ayant versé de l’argent à l’entreprise auraient souscrit à l’abonnement sans même s’en rendre compte. Mais, surtout, il est inadmissible qu’une entreprise publique au service des usagers recoure à de telles pratiques.
J’ai interrogé le ministre des Transports à travers une question écrite déposée le 20 décembre dernier, lui demandant d’intervenir auprès de la SNCF, pour qu’elle mette un terme à ce contrat, et d’éventuellement charger la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) d’enquêter sur le modus operandi des entreprises de cashback.
Cette question étant restée sans réponse à ce jour, je vous signale que j’ai décidé de solliciter directement la DGCCRF et souhaite, par le présent courrier, vous informer de ma démarche. […] »
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